...au Laos

Voilà c'est parti pour la deuxième étape de notre périp' !

Comme vous le savez, nous avons franchi la frontière par le Nord de la Thaïlande pour arriver à Huay Xai, petite ville accueillante. Malgré le passage régulier des touristes en transit, elle a su conserver son authenticité et des habitants vivent toujours au rythme laotien, que vous découvrirez tout au long de cet article.

Mais, ne nous attardons pas ici ! Le pays est vaste et nous ne disposons que d'un visa d'un mois. Après étude du territoire laotien et dans un soucis logistique du voyage, nous souhaitons découvrir au moins une bonne partie du Nord et décidons de ne pas nous rendre au Sud du pays. En effet, nous privilégions les reliefs montagneux aux paysages de plaines d'une part et d'autre part, nous projetons d'entrer au Vietnam par le Nord. Il ne nous a donc pas semblé pertinent de multiplier les trajets Nord-Sud-Nord, honéreux et chronophage.

Alors allons-y ! Première épreuve pour les aventuriers : la route ! Compte tenu du relief, nous passerons tous les trajets durant un mois entier sur des routes de montagnes !

 

 

Pas évident d'être serein pour Thomas au regard de l'état de la chaussée et de la conduite des chauffeurs, surtout avec les chargements mal équilibrés sur le toit qui faisaient dangereusement pencher le véhicule vers le vide, et pas évident pour Pauline de ne pas être malade tout au long de ces milliers de virages enchainés à toute vitesse. Mais finalement, tout s'est toujours passé sans encombre (même si Thomas maintient qu'on aurait pu mourir à tout moment).

 

Voici d'abord quelques images du premier trajet, puis notre séjour à Luang Nam Tha.

Nous avions déjà mis la plupart des photos de ce séjour en Bref. Nous y repassons donc rapidement.

Ensuite, nous nous sommes enfoncés dans les terres Laotiennes, pour arriver à Nong Kiaw. Splendide ville nichée entre des pics karstiques impressionnants de dénivelé et baignée par la Nam Ou.

Pour les détails, c'est en sous-titre des photos !

Ces cigales n'ont rien a envier aux Marseillaises. De concert et en nombre suffisant, cela peut vite devenir assourdissant.

On repense à eux quand on traine nos sacs. On se dit que ça pourrait être pire.. qu'on pourrait se trainer une boule de bouse.



Après le calme de la petite ville précédente, nous arrivons à Luang Prabang qui, malgré sa taille humaine, bouillonne de vie.

Une fois la guest house trouvée, nous nous baladons au grès des rues et venelles.


Traversée par la Nam Khan qui se jette dans le Mékong en plein centre ville, on remarque le lien privilégiés des habitants avec leurs rivières. Et on le comprend, d'une part, quand on sait l'avantage d'un cours d'eau pour les cultures et le commerce dans un pays au relief contraignant, et d'autre part pour la vie sociale et culturelle. En effet, il est toujours agréable de s'asseoir en terrasse sur pilotis sur les bord du Mékong, ou d'assister aux courses de pirogues défendant leur temple.

 

Dès le début de notre séjour, nous avons pu voir les moines de chaque temple préparer un somptueux bateau de papier et de lumière. Dans un premier temps, nous ne savions pas pour quelle occasion la plupart des bonzes s'affairaient à cette tâche. Nous tentons de nous renseigner auprès des habitants mais il est difficile d'avoir des informations précises. Nous finissons par comprendre qu'il s'agit des préparatifs de la Fête des Lumières qui aura lieu dans les jours prochains. Elle célèbre la fin des 3 mois du carême bouddhiste où les moines se retirent dans les temples et la fin de la saison des pluies. Les bateaux de lumière seront destinés à défiler dans les rues de Luang Prabang pour participer à un concours. De plus, une multitude de stands se créent pour vendre des lanternes flottantes, confectionnées avec des troncs de palmiers et décorées de fleurs, destinés à être déposé sur le Mékong le soir de la fête. Certains laisseront également les bateaux de lumière voguer au grès du courant.

 

Après 3 jours sur site, on nous dit que les festivités auront lieu le lendemain, le matin avec une course de pirogue, et le soir avec le défilé. Dommage d'être ici et de ne pas en profiter. Nous reprenons une nuit et en profitons pour faire une halte au restaurant français « l’Éléphant ».

Le lendemain matin, rien. Pas de courses, pas d'animation. La journée passe et nous décidons nous aussi de fabriquer notre propre bateau lumineux à offrir au Mékong, à priori, le soir. Soucieux de l'environnement déjà fort pollué (comme nous avons pu le constater notamment de l'autre côté du fleuve), nous choisissons des matières naturelles, osier tressé et feuilles de palmier. Le temps nous est compté alors nous faisons avec les moyens du bord (du Mékong!..). Le soir venu, toujours rien, hormis des bougies allumés partout dans la ville. Nous apprendrons alors que la fête des lumières ne sera célébrée que demain soir et que la course de pirogues a bien eu lieu le matin même, mais à 30km de là. Patience, patience. Nous reprenons une nuit.

Durant la journée, toujours rien n'indique qu'une fête se prépare le soir. Mais finalement, elle a (enfin !) bien lieu.

 

Pour vous en faire profiter au maximum, nous vous proposons un ensemble de photos et de vidéos, dont celle du désastre de notre embarcation, frêle, mal conçue et surtout beaucoup trop inflammable.

Retour en vidéo sur le défilé des bateaux.

Chaque équipe son style de bateau et de procession. Ce sont le jury et le public qui trancheront.

 

C'est difficile de s'en rendre compte sur la vidéo mais nous étions entourés d'autres personnes qui venaient mettre à l'eau leurs lanternes. Les leurs flottaient et suivaient le courant.

La nôtre, après 2 secondes de flottaison, a chaviré, la coque a pris feu et, pour couronner le tout, elle allait à contre-courant.



Dans une volonté de couper avec les circuits touristiques, nous faisons halte à Phu Khun, petit village se trouvant au carrefour entre Luang Prabang, Phonsavan et Vang Vieng, trois villes importantes du nord de pays.

L'accueil est mitigé et la plupart des habitants restent sur la réserve. Peu parlent l'anglais et tous sont étonnés de notre présence ici. Cet arrêt est l'occasion de se balader dans une région montagneuse au grès des sentiers initialement prévus pour l'agriculture, à la découverte de belles rizières en fond de vallée. Cela sera l'occasion d'une autre découverte : les sangsues.

En voici une de plus près, assoiffée, cherchant à s'introduire ! Beurk !


Nous poursuivons notre route vers l'est et nous arrêtons à Phonsavan.

Enfin, avec notre transport qui perd ses roues, on a du s’arrêter plusieurs fois avant. Jusqu'au moment fatidique où il ne restait plus qu'un écrou pour maintenir la roue à l'essieu, le chauffeur a décidé de changer de van (sage décision, n'est-ce-pas ?!). Sur le moment, nous n'aurions pas dit puisqu'il s'est contenté de partir à pied sans mot dire , vraisemblablement vers le village le plus proche (genre: "J'en ai marre ! Je me barre !"). Nous le verrons revenir trente minutes plus tard au volant d'un autre van, avec toutes ses roues et écrous, et achèverons les 40 km qui nous séparent de Phonsavan.

 

Changement radical de climat et de paysages. On le sentait un peu déjà à Phu Khun, un certain rafraîchissement de l'air. Ici, c'est flagrant que nous avons pris de l'altitude. La raréfaction de la végétation le confirme et donne à cette partie du Laos des allures de Payolle dans nos chères Pyrénées (sans la neige, bien entendu).

 

Phonsavan est la ville la plus proche de la Plaine des Jarres. Ces énormes vases ont été taillés dans des blocs de roches monolithiques provenant de la région : calcaire de grès ou granits. Elles sont de différentes tailles, avec ou sans couvercle, pesant de 500kg à plusieurs tonnes pour les plus imposantes, pouvant accueillir par exemple 10 personnes debout à l’intérieur.

La Plaine des Jarres reste un mystère. Il est impossible à l'heure actuelle de dater ses jarres ou de connaître leur usage mais les études de l'archéologue Madeleine Colani ont montré qu'il s'agissait peut-être d'un rite funéraire, soit pour conserver les cendres du défunt soit pour y placer le corps avec des offrandes dans la jarre jusqu'à ce que la décomposition ne laisse que des os, pour ensuite les mettre en terre. Mais d'autres explications sont apparues. En effet, sans contexte archéologique, des légendes sont nées. L'une d'elles parle de géants qui auraient vécu dans la région. Une autre veut qu'un ancien roi, Khun Cheung, à l'issue d'une longue et terrible bataille, ordonna la confection des jarres pour faire fermenter et contenir un énorme volume d'alcool de riz, destiné à fêter sa victoire.

 

Cette Plaine des Jarres, Plain of Jars en anglais, revêt une autre appellation bien plus triste. The Plain of Scars, comprenez la Plaine des Cicatrices. Elle doit se triste nom au bombardements intensifs qui y ont eu lieu durant la guerre du Vietnam. Une exposition à la sortie du site nous explique qu'il y a eu une attaque toutes les huit minutes pendant neuf ans, ce qui a fait pas mal de dégâts et qui ont laissé nombre de munitions non-explosés (UXOs). Des accidents arrivent encore de nos jours et plusieurs ONG sont présentes pour continuer le déminage. Les restes de missiles sont réutilisés par la population comme pilotis, barrières, pots de fleurs, etc.

Puis nous reprenons la route. Une fois n'est pas coutume, le guide nous a induit en erreur, encore. Pensant nous arrêter dans un village constituant un carrefour, comme lors de l'étape à Phu Khun, nous avons finalement été jeté du bus au beau milieu de nulle part avec pour seule indication « Houa Muang, 4km »...Sacs de 15 et 20kg + chaleur + route sinueuse avec une interminable montée de 10% = haine irréversible du Petit Futé qui indiquait le village en bord de route !

Une fois arrivés, nous avons le choix entre 2 guest house, ce qui n'est pas si mal. Ce village nous offre une certaine tranquillité car hors des sentiers battus, mais avec son lot de désagrément, comme l'absence de lieu de restauration par exemple. Nous n'avons trouvé qu'un seul resto ne proposant que de la soupe de nouilles. Une fois, c'est bon, mais à chaque repas...

Le village dispose de 2 établissements scolaire, un primaire et un secondaire. Plus généralement d'ailleurs, nous avons pu constater qu'au Laos, les écoles sont assez nombreuses, même dans certains villages reculés. Autour de Houa Muang, il nous a été possible de nous balader dans les rizières, de grimper sur des collines pour admirer le paysage. Hormis cela, pas grand chose à faire dans le coin. Le soir venu (18h), la plupart des magasins ferment leur porte et la nuit envahit les rues, dépourvues d'éclairage public. Nous profiterons donc de ses 2 jours pour nous reposer un peu.

Dernière étape pour nous dans ce passage au Laos : Sam Neua ; la ville qui a vu naître le Pathet Lao, le seul parti politique du Laos. Située non loin du Vietnam dont l'influence est palpable (population, magasins, affichage, cuisine), elle offre une étape revigorante après l'isolement de Houa Muang et avant de passer la frontière.


Premier détour par le marché pour goûter les prémices de la cuisine vietnamienne. Au menu, rouleaux de printemps et baguettes de pain fraîches et croustillantes (ça faisait tellement longtemps!!!). Le reste de la ville n'a rien d’extraordinaire, sauf peut être le view point depuis le temple.


Sur le chemin, nous avons rencontré Yohann, un français en vacances au Laos. Nous décidons ensemble de partir le lendemain visiter Vieng Xai, sa campagne et ses grottes accessibles en kayak. Là-bas, on nous apprend que le niveau de l'eau dans les grottes est trop bas pour les visiter en kayak. Nous les ferons donc seulement à pied, ce qui est malgré tout bien moins trépidant. Après cela, nous partons en campagne.

La matinée passée, nous commençons à avoir faim. Or, nous sommes à 7 km de la ville de Vieng Xai. Bien évidement, sur la route, personne ne s'arrête pour nous avancer et nous ne trouvons aucun resto. Nous parvenons quand même à rejoindre Vieng Xai et mangeons indien. Il est 15h et notre cher guide Petit futé nous avait indiqué un bus retour depuis le marché à 16h. Nous demandons confirmation au cuisto qui dément l'information et nous indique un autre lieu avec un passage à 17h. Une fois sur place, on nous informe que le bus passera plutôt vers 18h, peut-être. Nous attendons donc, assez fatigués et bloqués par la pluie incessante.

3H plus tard, soit vers 18h15, toujours pas de bus. La nuit est tombée, il n'y a quasiment pas d'éclairage public, mais la pluie a cessé. Tant pis, armés de nos frontales, nous décidons de prendre la route pour rentrer à Sam Nuea. Finalement, après quelques refus, une voiture s'arrête et nous propose de nous déposer à destination. Le conducteur travaille à Vieng Xai mais vit à Sam Nuea. Parfait ! En un rien de temps, nous arrivons.


Le jour qui suit repos et préparation du Vietnam.

Un mois s'est écoulé et il nous faut partir. La suite, vous la connaissez déjà un peu avec l'épisode du bus que vous avez pu suivre en Bref. Nous voilà repartis sur les routes..

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Commentaires: 4
  • #1

    Fab (dimanche, 29 novembre 2015 15:31)

    Superbe photos et Dossier complet!! C'est top ;-) bisous Enjoy

  • #2

    BRICHEL (lundi, 30 novembre 2015)

    Joli reportage digne de journalistes aventuriers. Heureusement qu'il n'y a plus de pellicules pour les photos.....bravo et merci pour les vues, les commentaires et les clins d'œils,
    BISOUS.

  • #3

    Delphine (mardi, 01 décembre 2015 21:27)

    Magnifique ces paysages ! Merci de me faire l'inventaire des pays à éviter afin de ne pas nourrir ma phobie des araignées !
    Et bon anniversaire Popo !
    Bisous

  • #4

    Nous (mercredi, 02 décembre 2015 12:40)

    Merci à tous et merci Delphine pour ton petit message.
    Gros bisous